jeudi 25 novembre 2010

Rire des citoyens

Avec la nouvelle d'aujourd'hui concernant la gestion des déchets, on n'a pas à chercher bien loin pourquoi les citoyens ordinaires ne s'intéressent plus à la politique.

C'est le maire de Granby qui est interviewé par le journaliste plutôt que le préfet de la MRC (Il faut croire qu'être tous unis derrière le leader ne s'applique qu'au conseil de Granby), et on comprend pourquoi en lisant l'article:  On avait besoin d'un expert pour beurrer épais afin de faire passer les mauvaises décisions de nos élus ainsi que leur manque de transparence.

On avait monté un beau plan d'affaire pour le tri-compostage.  On s'était payé un beau voyage en Europe pour voir leurs vidanges.  On a presque réussi à implanter le système sans appel d'offres, n'eût été que le gouvernement du Québec colmate une brèche dans la législation.  On sera obligé de vendre l'idée aux citoyens.

Alors on fait des assemblées publiques.  On engagera Mario Girard - l'ami de Richard Goulet qui trouve qu'on a une belle dynamique à Granby, dont il s'auto-proclame l'instigateur - pour présider le tout et en tirer des conclusions.  Malgré des doutes évidents de la part des citoyens, il finira par conclure que toute la population est derrière les élus et qu'ils ont fait le meilleur choix.

On lira par la suite dans le journal local, des lettres d'opinions (ici, ici et ici) de citoyens avertis, plaidant une réévaluation du tri-compostage.

En mars 2010, on nous dit que, peut-être, on traitera les boues usées différemment.  On nous dira aussi que «Chose certaine, le procédé retenu sera celui du tri-compostage».

Aujourd'hui on apprend qu'au mois d'août dernier, un appel d'offres a été lancé.  Dans cet appel d'offres, on ne se limite plus au tri-compostage et on réévalue à la baisse la capacité de traitement de l'usine (soit 45 000 tonnes).  Bref, c'est un projet complètement différent de ce que l'on nous a présenté, qui remet en question la technologie utilisée et les coûts de fonctionnement.

À quoi ça sert de dépenser l'argent des contribuables pour faire une consultation publique - et un rapport - si on fait ce que l'on veut par la suite et ce, toujours derrière des portes closes?  C'est vraiment une maladie chez nos élus:  le concept de transparence leur échappe totalement.

Mais, fidèle à son habitude, Richard Goulet nous dit n'importe quoi:  «Les technologies pour traiter les déchets ont évolué».  Depuis le début que les experts considèrent le tri-compostage comme  une technologie dépassée, vieille de 30 ans.  Durant les assemblées publiques, on nous disait qu'en traitant 47 000 tonnes de déchets, ça nous coûterait 30% plus cher pour nous vendre l'idée de traiter les vidanges de nos voisins.  Maintenant, «les données financières ont changé, si bien que ces scénarios ne sont aujourd'hui plus fiables.»  Mais «il n'est pas exclu que la MRC importe des matières résiduelles d'autres MRC pour couvrir ses coûts.»  Avec de tels propos, y a-t-il quelqu'un qui croit que nous avons des leaders visionnaires en plein contrôle?

Mais ne vous inquiètez pas, une chose est restée la même: «On veut rien savoir d'un troisième bac.»  Enfin, du moins jusqu'à ce que nos élus réalisent que nous seront probablement la seule municipalité du Québec à agir ainsi.


samedi 20 novembre 2010

75 ans d'histoire

Il y en a un qui doit être déçu.

Personne n'accusera La Voix de l'Est d'être «anti-Goulet».  Le principal intéressé nous dit lui-même:

«Enfin, j'ai toujours trouvé que j'avais été traité équitablement par les journalistes.  En tant que citoyen et maire de Granby, je crois sincèrement que le journal fait très bien son travail.»

Ce qui est amusant ce sont les capsules historiques dans l'édition spéciale 75e anniversaire de La Voix de l'Est.  Pour chaque année, on relate LA nouvelle marquante.  Voyons tout d'abord celles reliées aux élus Granbyens:

1939:  HORACE BOIVIN EST ÉLU MAIRE

1945: J.-H. LECLERC DÉCÈDE

1964: PAUL-O. TRÉPANIER EST ÉLU MAIRE

1993: MICHEL DUCHESNEAU EST ÉLU MAIRE

1994: DÉCÈS DE HORACE BOIVIN À 89 ANS

2000: MICHEL DUCHESNEAU DÉMISSIONNE

Rien pour Richard Goulet, LE maire visionnaire qui «a mis Granby sur la carte» et qui nous a sauvé de la politique «dévastatrice» de Michel Duchesneau - qui est tout de même mentionné deux fois.   Richard Goulet a pourtant été élu en 2005, 2007 et 2009.

Voyons voir la liste des réalisations municipales (à Granby) qui ont été LA manchette de l'année:

1935: UN ARÉNA ET UN STADE

1942: LE NOUVEL HÔTEL DE VILLE EST INAUGURÉ

1947: UN AÉROPORT À GRANBY

1959: GRANBY CENTENAIRE

1971: FUSION DE GRANBY ET DU CANTON?

1990: IMPLANTATION DE LA COLLECTE SÉLECTIVE À GRANBY

2010: UNE TROISIÈME GLACE À L'ARÉNA

Enfin! Une réalisation de Richard Goulet.  En 2010, par la peau des dents!  Il est amusant de voir qu'on considère comme  un évènement marquant les discussions de la fusion ville-canton en 1971, mais pas la fusion comme tel en 2007.  Probablement qu'il  y avait un évènement beaucoup plus important?

2007:  MEURTRE À L'ARBALÈTE

Un fait divers!  Malgré la fusion, l'achat des terres Miner («le plus bel investissement qu'ait fait la Ville en 100 ans»), un référendum (plus un autre en 2006 pour la fusion) et une élection, tout ça n'est pas considéré plus important qu'un fait divers!

En 2005 l'incendie du centre-ville prend la vedette, en 2006 ce sont les algues bleues, en 2008 le décès de Mumba et en 2009 c'est la grippe H1N1.  Le pont Mountain?  Le 150e de Granby? Les terrains de soccer?  L'incubateur industriel?  Rien.

Ceci confirme ce que j'ai toujours dit:  La population se fout de ce que fait Richard Goulet.  Elle ne dit rien parce qu'elle est désabusée de la politique en général.  Et quand elle recevra la facture, elle va se fâcher et jeter tout le monde dehors.  Malheureusement, le refus de Richard Goulet d'impliquer la population dans ses projets et de travailler seul pour en récolter toute la gloire n'aide en rien la situation.  On est tous perdants.

jeudi 4 novembre 2010

Augmenter les dépenses et faire des surplus

Si vous lisez le discours du maire - disponible dans Le Plus et l'Express - il y a encore des chiffres amusants.

20092010
dépenses d'immobilisations prévues20.9 millions39.2 millions
dépenses d'immobilisations réalisées25.8 millions58.9 millions
surplus réalisé4.3 millions2 millions

Dans ces dépenses, certaines sont partiellement subventionnées, d'autres sont réalisées par les promoteurs, mais la réalité demeure la même:  Il est quand même amusant de voir que chaque année nous dépensons plus que ce qu'on avait prévu et on termine tout de même l'année avec un surplus ...

Pendant combien d'années croyez-vous que nous pourrons garder un tel rythme?

Ah, La magie de l'endettement!  Il faut dire que ça donne des beaux chiffres quand même.

mercredi 3 novembre 2010

Des investissements qui rapportent

Il est amusant de comparer les chiffres de Bromont avec ceux de Granby.

BromontGranby
Population7 00061 000
Richesse foncière1 milliard5 milliards
Dette34 millions43 millions
Permis de construction
& rénovation 2010
120 millions140 millions

Malgré une population près de dix fois plus petite et un valeur foncière 5 fois moindre, Bromont réussi à obtenir quasiment autant d'investissements que Granby ... et c'est fait avec une dette plus petite que celle de Granby!

Je ne suis pas un amateur des municipalités qui s'endettent, car il y a d'autres méthodes de financement beaucoup plus efficaces.  Mais Mme Quinlan est l'exemple d'une politicienne qui a su mener à bien une vision, tranquillement pas vite, une brique à la fois.  Comme toutes les villes de la province, elle a naturellement profité d'une économie exceptionnelle, mais ses choix et décisions ont, jusqu'à présent, bien servi sa communauté.  Surveillez bien son budget qui sera adopté le mois prochain, je ne serais pas étonné que le taux de taxe de Bromont sera abaissé à 80¢, tout comme à Granby.

C'est en contradiction avec la méthode Goulet qui consiste à mettre de l'argent partout, en même temps, sans plan directeur.  Faut-il s'étonner que Mme Quinlan ait cherché à se détacher de M. Goulet, poussant l'audace jusqu'à changer sa municipalité de MRC?  Les plus naïfs d'entre nous devraient y voir là un signe.

Avant Goulet, il avait Girard

Voilà que notre ancien maire, M. Girard, sort de sa tanière pour venir encenser la «vision d'un Granby dynamique».

Rappelons que M. Girard est un grand supporteur de M. Goulet.  Et pour cause, ils pensent tous les deux de la même façon.  Comme Richard Goulet, Mario Girard était un fervent amateur des «investissements».  Il avait eu la brillante idée de «faire de l'argent» en achetant des terrains avec l'argent des contribuables pour les revendre à profit.  Il n'y a jamais eu de profit.  Les derniers terrains qu'il avait achetés se sont vendus - à perte - 10 ans après son départ de la mairie.  Il y avait même eu un mini-scandale en rapport avec des commissions d'un agent immobilier qui achetait (ou vendait?) les terrains pour la Ville.  Et la fameuse lubie - pardon vision - du parc Astérix ...

Mario Girard, c'est la raison pour laquelle les Granbyens ont élu un maire qui s'est engagé à éliminer la dette en 1993.  Car lorsque que Richard Goulet vous dit que la dette de Granby était beaucoup plus élevée dans le passé, ses chiffres font référence à l'ère Girard, là où elle a été à son sommet grâce, entre autres, à M. Girard.

Ici encore, les plus naïfs d'entre nous devraient y voir là un signe.  L'histoire a tendance à se répéter ... surtout lorsqu'on emploi les mêmes méthodes.