vendredi 29 octobre 2010

Apparence de conflit d'intérêt

Pourquoi est-ce qu'un municipalité ne doit pas faire des «investissements» avec l'argent des contribuables?

Les terres Miner

Est-ce que la Ville de Granby a pris des décisions dans le meilleur intérêt des citoyens lorsqu'elle a approuvé le plan de morcellement des terres Miner?  Faut-il encore être en mesure de définir quel est le meilleur intérêt des citoyens.  Parce que le rôle du conseil devrait s'arrêter à prévenir les problèmes futurs lorsqu'il décide s'il accepte ou non un plan de morcellement.  Mais lorsqu'une municipalité est propriétaire du terrain à développer, elle doit s'assurer de rentabiliser l'investissement fait avec l'argent des contribuables.  Quel intérêt prime sur l'autre?  Une question difficile à répondre et c'est pourquoi une municipalité ne devrait jamais spéculer avec l'argent des contribuables.   Jugez par vous-même.

Voici les terres Miner dans le secteur de la rue Robitaille et du boulevard Pierre-Laporte:


À gauche du boul. Pierre-Laporte, il y a une rue sans issue et elle mesure environ 750 m de long.  Notez le petit terrain, très étroit, près du rond de virage.  Ceci est lien public, c'est-à-dire une voie de circulation publique autre qu'une rue, accessible par un véhicle d'urgence (ce lien public traverse le milieu humide pour se rendre vers une autre rue du développement).  Notez aussi que tous les terrains bordant cette rue sont des terrains destinés à recevoir des immeubles de 4 logements ou plus (en moyenne, 5 logements par immeuble), soit environ 200 logements sur cette rue.  J'attire aussi votre attention sur la portion de la rue qui longe le milieu humide et ce, sans aucune marge.  De plus, sachez qu'il n'y que 2 accès pour le quartier du Plateau (borné par Pierre-Laporte, Robitaille et Mountain) qui possède plus de 600 logements et un secteur commercial.

À droite du boul. Pierre-Laporte, il y a un quartier de 173 terrains, composé d'îlots, plus une école et une garderie, n'ayant qu'un seul accès à la rue Robitaille.  Il y a environ 2000 m de rues (dont 950 m bouclant l'îlot* au sud du quartier) et aucun lien public.

*îlot: ensemble de terrains bornés par des rues publiques.

La règlementation

Tout d'abord je tiens à spécifier qu'aucun accès (rue ou autre) ne peut être fait sur le boul. Pierre-Laporte.  C'est une condition émise par le ministère des Transports, responsable de cette voie rapide.

À Granby, voici ce qu'on peut lire dans le règlement de lottisement:

Article 23 - rue sans issue:

«(...), la longueur maximale d'une rue sans issue est de 190 m.  Toutefois, cette longueur maximale est portée à 300 m lorsqu'il est prévu un lien public (...)»


Article 27 - rue à proximité d'un lac d'un cour d'eau ou d'un milieu humide:

«La distance minimale entre une rue et la ligne naturelle des hautes eaux d'un lac, d'un cours d'eau ou d'un milieu humide (...) est de 45 m (...)»

* Notez que dans le règlement de lotissement il y a une définition du mot «riverain» qui définit un terrain situé à moins de 45 m d'un milieu humide et qu'un terrain et une rue ne sont plus «riverains» si le plan de morcellement a fait l'objet d'une autorisation en vertu de l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement.  Or, dans l'article 27, la rue n'est pas définie comme étant «riveraine», donc l'article s'applique à toutes les rues.  Notez aussi que la définition du mot «riverain» a été modifiée en novembre 2008.  De plus l'article 20 spécifie clairement à propos des règlements suivants:

«Aucune opération cadastrales relative aux voies de circulation ne peut être effectuée si elle ne concorde pas avec les normes de dimensions prévues au présent règlement, (...)»

Anciens règlements

Le règlement de lotissement présentement en vigueur a été adopté le 8 septembre 2008 par Richard Goulet.  Cela fait suite à la fusion, mais c'est aussi en même temps que la Ville travaillait sur le plan de morcellement des terres Miner et que, on le sait aujourd'hui, elle apprenait qu'il y avait une cinquantaine d'acres de milieux humides qui ne pourrait pas être exploités (soit l'équivalent de 250-300 terrains).  Le nouveau règlement est, grosso-modo, celui de l'ancienne Ville de Granby.  Mais qu'en est-il de celui de l'ancien Canton de Granby au moment de la fusion?

Article 3.7 - cul-de-sac:

«La longueur d'un cul-de-sac ne doit pas dépasser 180 mètres (...)»

Article 4.3 - Aménagement des îlots:

«La longueur des îlots ne devrait pas être inférieure à 185 mètres, ni supérieure à 500 mètres.» 

Dans les autres municipalités

Question de voir ce qui se passe dans les autres municipalités, j'ai tapé les mots «règlement de lotissement» sur Google et j'ai étudié quelques-uns de ces règlements.  Tout d'abord les plus permissifs:

St-Jean-sur Richelieu:  Il appert qu'il n'y a pas vraiment de norme en ce qui concerne la planification des rues à Saint-Jean-sur-le-Richelieu.

Bromont:  La longueur d'un cul-de-sac n'est pas limitée.  Cependant, à tous les 250 m, il doit y avoir un refuge, c'est-à-dire un demi-cercle d'un rayon de 15 m ou un élargissement de 5 m de la chaussée sur une longueur de 15 m.  Un lien public doit être présent à tous les 850 m.

Canton de Shefford: La longueur maximale d'une rue sans issue est de 230 m.  S'il y a plus de 40 terrains, il doit y avoir au moins 2 accès à des rues existantes.

Bonsecours: La longueur maximale d'une rue sans issue est de 750 m.  S'il y a plus de 50 terrains, il doit y avoir au moins 2 accès à des rues existantes.

Mascouche:  La longueur maximale d'une rue sans issue est de 150 m; 250 m s'il y a un sentier piétonnier.  La longueur d'un îlot doit être entre 75 m et 400 m.  Le chemin d'accès des îlots en tête-de-pipe doit être au plus 250 m de long, la longueur maximale du parcours autour de l'îlot doit être de 850 m et un sentier piétonnier doit être aménagé.


Lac-Brome: La longueur maximale d'une rue sans issue est de 230 m; 250 m s'il y a un sentier piétonnier.  S'il y a plus de 50 terrains, il doit y avoir au moins 2 rues qui rejoignent des rues existantes.  Les îlots en tête-de-pipe doivent avoir moins de 50 terrains: le chemin d'accès doit être au plus 225 m de long, la longueur maximale du parcours autour de l'îlot doit être de 850 m et un lien public doit être aménagé.

Mont-Royal:  La longueur maximale d'une rue sans issue est de 190 m; 250 m s'il y a un sentier piétonnier.  La longueur d'un îlot doit être entre 165 m et 365 m; 485 m  s'il y a un sentier piétonnier dans le tiers central de l'îlot.  Le chemin d'accès des îlots en tête-de-pipe doit être au plus 225 m de long, la longueur maximale du parcours autour de l'îlot doit être de 850 m et un sentier piétonnier doit être aménagé.

Lapêche: Tout usage de culs-de-sac est prohibé.  Toutefois, le cul-de-sac pourra être employé lorsqu'il s'avère une solution esthétique ou économique pour l'exploitation d'un terrain dont la forme, le relief ou la localisation ne se prête pas à l'usage d'une rue continue.  Dans ce cas, la longueur maximale est de 300 ou 400 m (selon le secteur).  La longueur maximale d'un îlot est de 540 m; si la longueur est plus de 230 m, un sentier piétonnier pourra être exigé.

On voit que la réglementation de Granby est nettement moins restrictive que celles des autres municipalités malgré une révision récente.  Même si les autres municipalités aurait probablement permis les impasses dû aux conditions particulière du terrain, il semblerait que des impasses où on entasse les jumelés et immeubles à logements, afin de maximiser la rentabilité, n'auraient pas été permis.  Et noter qu'on ne parle même pas de la particularité qu'il y a une école et une garderie à l'entrée de l'impasse.  Imaginez plus de 200 personnes voulant sortir de leur quartier (sans compter les parents qui viennent porter leurs enfants à la garderie sur le chemin du travail) avec des autobus scolaires ayant leurs clignotants rouges en fonction.  Qu'il n'y ait aucun lien public semble tout aussi déraisonnable, particulièrement avec un si grand nombre de terrains.

Malheureusement, il y a pire.  En 2006 , sous l'administration Goulet, On avait agit comme il se doit envers un promoteur privé en prévoyant pour l'avenir.  Lors de la séance du 5 septembre 2006, même s'il n'y avait aucun règlement qu'il l'oblige, le conseil avait imposé les conditions suivantes pour le développement des Faubourgs du Séminaire (adossé à la voie rapide du boul. David-Bouchard):

  • Aménager un bande de protection de 20 m de largeur le long du boulevard David-Bouchard Sud afin de constituer une bande antibruit.
  • La bande de protection devra être cédé comme contribution pour fins de parc, de jeux et espaces naturels.
  • Les lot riverains à la bande de protection doivent avoir une profondeur minimale de 75 m.

Malgré la présence de la piste de motoneige le long du boul. David-Bouchard, on note la similarité du problème de bruit entre les deux voies rapides.  Voici où devrait être les rues bordant le boul. Pierre-Laporte si ces normes étaient appliquées aux terres Miner:


On voit qu'on perd énormément de terrain et que le projet est beaucoup moins rentable.  Mais quels sont les intérêts des citoyens qui priment:  Ceux d'aujourd'hui qui veulent voir leur «investissement» fructifier ou ceux de demain qui devront composer avec les plaintes de bruit excessif et de congestion?  Lorsque la Ville ne spécule pas avec l'argent des contribuables, cette question est facile à répondre.

De plus, créerons-nous des précédents?  Serons-nous sujet à des poursuites judiciaires de la part de promoteurs dénonçant du favoritisme?

Règlement de démolition

C'est une vieille nouvelle, mais c'est quelque chose que j'ai appris récemment et ça correspond parfaitement avec le sujet du jour.

Lorsque le conseil a voulu démolir le bar et le magasin de vêtement du centre-ville qu'il avait acquis un peu plus tôt, il a dû passer par le comité de démolition.  Il y a eu un avis public et tous les citoyens pouvaient s'exprimer lors d'une assemblée publique sur le sujet.  À l'époque, comme probablement la plupart d'entre vous, je ne comprenais pas la pertinence d'une telle réglementation.  Pour quelle raison une Ville peut elle empêcher un propriétaire de démolir son propre immeuble?  Après tout, c'est lui qui en assume les pertes.

La réponse est la suivante:  La Ville veut s'assurer que si vous démolissez un immeuble qui lui rapporte des taxes, vous allez le remplacer par quelque chose d'une valeur équivalente.  Vous pouvez lire le texte suivant dans le plan d'urbanisme (p. 67):

«Règlement sur les démolitions

Cet outil permet à la Ville de contrôler les démolitions pour éviter que soient démolis certains bâtiments sans justification et que soit planifiée adéquatement la réutilisation des terrains ainsi libérés.  La Ville s’est déjà dotée d’un tel règlement.»

Or, au centre-ville, on avait rien prévu pour remplacer les bâtiments - en bonne condition, soit dit en passant - qu'on voulait démolir.  On parlait d'attendre le rapport de l'organisme Rues Principales pour savoir ce qu'on ferait du terrain.  Le rapport est déposé depuis longtemps, il n'y avait aucune recommandation particulière pour ce terrain et nous n'avons toujours aucun projet.

C'est Richard Goulet qui était maire lorsque la Ville a acheté les immeubles, c'est Richard Goulet qui était maire lorsque la Ville a demandé la démolition des immeubles et c'est aussi Richard Goulet qui présidait le comité de démolition pour étudier la demande de la Ville!

Encore une fois, est-ce que le meilleur intérêt des citoyens a été privilégié dans ce cas et si oui, quel était-il?

lundi 25 octobre 2010

Des promoteurs mécontents

«Avoir su!»

Voilà qui résume bien l'attitude de bien des promoteurs qui n'ont pas tenté leur chance pour les terres Miner.

Mais disons que la réaction est trop peu, trop tard.  Est-ce que ces gens croyaient vraiment qu'un promoteur allait payer 11 M $ comptant?  Avec l'historique des transactions de Richard Goulet?  Il a toujours tout donné sous prétexte qu'un jour ça sera payant.

J'ai hâte que les gens se réveillent et qu'ils réagissent AVANT que les dommages soient causés.  Richard Goulet détruit la Ville un citoyen à la fois.  Si vous attendez votre tour pour réagir, il sera trop tard.  Il faut d'abord commencer par s'intéresser à ce qui se passe.

S'impliquer

Je ne vais pas souvent à la tribune du citoyen lors de la séance du conseil.  Mais quelquefois, la gestion de notre conseil  devient si ridicule que ça bouille en-dedans.  La dernière fois c'était le 21 décembre dernier.

Voici le compte-rendu de mon intervention à la période de questions du 21 décembre 2009 selon le procès-verbal:

«M. Denny O’Breham demande, en ce qui concerne les terres Miner, si les 200 acres étaient mises en vente, alors que les villes tentent de contrer la collusion, Granby vendrait à un groupe l’ensemble des terres alors qu’il y aurait eu seulement deux terrains mis en vente, contrairement à l’appel d’offres public.


M. Goulet lui souligne qu’il y a de fausses allégations et des sous-entendus dans sa question et qu’effectivement deux terrains avaient été mis en vente mais l’ensemble des gens qui se sont montrés intéressés ont eu l’occasion de proposer autre chose pour l’ensemble des terrains.


M. Denny O’Breham dit qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres pour l’ensemble des terres et que le conseil municipal devrait se concentrer sur un code d’éthique, qu’il y a un manque de transparence en ce que les membres du conseil ne sont pas au courant, et que des personnes ont laissé coulé de l’information sur l’achat des terres, ce à quoi M. Goulet lui dit qu’il est hors d’ordre, que la Voix de l’Est rapporte que ce sont de bonnes sources, qu’elle n’a jamais affirmé que l’information vient de la Ville, qu’il n’y a aucune collusion ou quoi que ce soit dans le dossier et que le conseil est parfaitement au courant de la situation.


M. O’Breham est d’avis qu’il y a deux solutions, soit respecter l’appel d’offres initial ou annuler et recommencer pour la vente des terres Miner et que, comme investisseur à la Ville, il considère que son argent doit être géré correctement.»

Et aujourd'hui, 4 promoteurs nous disent qu'ils n'étaient pas au courant et qu'ils auraient aimé avoir un autre appel de propositions pour clarifier les choses.  Mais selon Richard Goulet, c'est toujours la faute des citoyens s'ils sont mal informés, ce n'est jamais la responsabilité du conseil de bien informer.  Comment se fait-il que je pouvais voir ces problèmes potentiels il y a près d'un an?  Suis-je visionnaire? Qu'est-ce que cela aurait coûté à la Ville de refaire un appel de propositions et de s'assurer que nous avions la meilleure offre?  Parce que de mon point de vue d'investisseur (ce sont mes taxes qui ont payés ces «investissements»), je ne suis pas convaincu que nous avons eu la meilleure offre et lorsque des promoteurs nous disent aujourd'hui: «Avoir su! C'est pas cher!»  Mes doutes se confirment.

Mais le 21 décembre 2009, je n'étais qu'un seul citoyen.  Personne d'autre ne semblait s'indigner de la situation.  Mais ça n'aurait pas pris beaucoup de citoyens mécontents pour faire bouger les choses.  La solution alternative était tellement simple.

dimanche 24 octobre 2010

Encore l'expropriation

La situation de certains propriétaires de la rue Lemieux concernant l'obligation qu'a la Ville de leur fournir de l'eau est bien représentative de Richard Goulet.  Incapable de s'entendre, on se tourne vers l'expropriation.  Je sais qu'ils n'ont pas le choix puisqu'il y a une date butoir à respecter, mais on voit bien que la négociation n'est pas son fort.

Que la Ville choisisse de creuser des puits au lieu d'amener l'aqueduc pour des raisons économiques, je veux bien.  Mais pourquoi diable la Ville refuse-t-elle d'être responsable des puits?  Si j'étais à la place des propriétaires, j'exigerais la même chose.  La Ville s'est engagée envers eux, ils ont toujours payé leurs taxes, elle est donc maintenant responsable de fournir l'eau.  Le fait qu'il vont creuser les puits à leur frais est une admission de cette responsabilité.  Toutes autres options est un retour en arrière.  Imaginez que vous restez au centre-ville et que la Ville, peu importe la raison, décide de vous déconnecter de l'aqueduc, vous creuse un puit et vous dit: «Arrangez-vous avec vos problèmes.»  Ça n'a aucun sens.

De toute façon, cette partie de la Ville est condamnée à être urbanisée avant longtemps, l'aqueduc sera probablement rendue avant même qu'il y ait un problème avec les puits.  Pire encore, en étant responsable du puit, la Ville pourra exiger le paiement de la taxe d'eau comme si c'était l'aqueduc.  Le risque n'est pas très grand.  De plus, dans le canton - où ils ont des problèmes avec leur puit - qui est maintenant responsable?  La Ville.  Alors pourquoi tenter d'éviter l'inévitable, compliquer la vie de tout le monde et gaspiller l'argent des contribuables en bureaucratie inutile?

samedi 23 octobre 2010

Le golf Miner

Les propriétaires du golf des cèdres et d'Intergolf ont bien raison de se plaindre de la subvention déguisée accordée au golf Miner.  Je vous rappelle que la source du litige est le prix de location (ridicule) du terrain à un organisme privé.

Par contre, je ne vois pas l'inconvénient que la Ville aille investir sur le terrain de golf.  Au contraire, cela augmente la valeur de l'immeuble et cela justifie une augmentation de loyer.  Ça ne peut qu'être positif pour démontrer que le loyer exigé n'est pas représentatif du bien loué.  Aucun juge n'exigera la démolition du nouveau bâtiment, seulement une augmentation du loyer.

Le pire dans tout ça, c'est que tout ce que la Ville à faire, c'est de gérer elle-même le golf et plus personne ne peut rien dire.

Ce qui est amusant (même si ce n'est pas drôle), c'est que les grands perdants dans cette histoire ce sont les citoyens et pourtant personne ne réagit.  Je rappelle que ce golf est un «investissement» ... qui ne rapporte rien.  La Ville est loin de faire ses frais et à peine quelques centaines de joueurs en profitent (on ne sait même s'ils habitent tous Granby).

Peu importe, on continue de l'avant en «investissant» 5 M $ dans le baseball pour 172 joueurs ...

vendredi 22 octobre 2010

Trop de mauvaise de décisions

Désolé, le manque de temps m'empêche d'écrire mes blogs.  J'accummule les nouvelles de cette semaine et j'y reviendrai sous peu.

En attendant, vous pouvez lire mon commentaire sur le blog de Michel Laliberté.

mercredi 20 octobre 2010

Les terres Miner

A-t-on fait une bonne affaire?

Voyons d'abord ce qu'on a vendu.  Il y a les terres Miner, évidemment, mais il y a aussi le plan de développement.  Car le plan présenté par les nouveaux propriétaires a été conçu par la Ville sur une période de 2 ans.  Je ne suis pas expert en la matière, mais ça doit bien valoir 1 M $ un tel travail.  Sachant que le plan est «pré-approuvé» par le conseil, c'est un plan qui vaut très cher pour un promoteur.

Ainsi, les coûts directs pour la Ville sont le prix d'achat des terres, 10 M $ (intérêts sur 10 ans inclus) plus les plans d'aménagement, ce qui nous donne un total de 11 M $.

Les nouveaux propriétaires nous donnerons au total 13 M $ (intérêts sur 15 ans inclus).  Alors le maire a raison lorsqu'il nous dit:

«Et ce qu'il faut surtout retenir, c'est qu'on conserve 325 acres de terre et qu'une fois toutes les dépenses additionnées, en plus du capital et des intérêts payés, on va faire un profit net de 2 M $.»

Voilà pour les belles choses.

L'argent n'est pas dans nos poches

Tout ceci n'est qu'une promesse d'achat.  Nous pourrons parler de profit que lorsque nous aurons obtenu au moins 8 paiements sur les quinze que les nouveaux propriétaires auront à effectuer, soit encore 8 ans.  À ce moment, le coût d'achat des terres Miner (excluant le boisé et le golf) aura été remboursé et nous pourrons dire que nous n'aurons rien perdu.  Après on pourra commencer à parler de profit.

Qu'est-ce qui peut se passer en 8 ans?  Bien des choses.  Si le marché immobilier tombe, les promoteurs cesseront leurs paiements et nous reprendrons les terrains restants - qui n'auront plus de valeur, puisque le marché immobilier sera à la baisse.  Si les promoteurs rencontrent des problèmes avec le terrain lors de la construction (vice caché), ce sera la Ville qui en assumera les coûts puisque, on s'en rappelle, elle a acheté les terres Miner sans garantie légale.

Bref, c'est la Ville qui assume tous les risques en attendant que l'argent rentre.

Le coût réel des terres Miner

Si on aurait exproprier exclusivement le boisé Miner, quels sont les coûts que nous aurions évités?  Les coûts d'aménagement du boisé seraient toujours là, évidemment.  En ce qui concerne la ferme Héritage Miner, même si le terrain avait été acquis par des intérêts privés, le projet aurait pu se réaliser et la ville aurait pu le subventionner.  Mais une dépense qui aurait été évitée est le golf Miner.  À propos de la revitalisation du golf, notre maire a dit:

«Il est clair que la facture totale du projet initial, estimée à 700 000 $ il y a deux ans, a aujourd'hui grimpé. D'autant plus si c'est la Ville qui fait réaliser les travaux»

Si le golf aurait été vendu à des intérêts privés, nous n'aurions jamais payé ces dépenses.  Notons que le conseil n'a aucun projet sérieux pour rentabiliser ou rendre plus accessible ce golf.

La machine à sous qui rapporte

 Pour savoir si on s'enrichit, il est bon de regarder l'ensemble des décisions prises.  Les paiements annuels que feront les promoteurs représentent environ 25 $ par année sur votre compte de taxes et ce, pour les 15 prochaines années.  Depuis que Richard Goulet est à la mairie le compte de taxes moyen a augmenté de 500 $ par année.  Ça relativise beaucoup.  Les millions perdus dans le pont Mountain, les terrains au centre-ville ou dans l'augmentation de 27% des coûts pour la reconstruction de nos rues sont aussi des conséquences des décisions de notre conseil.

Mais le gambler est toujours content lorsque la machine à sous lui crache quelques dollars.

Conflit d'intérêt

Même si on avait offert 100 M $ pour les terres Miner, ça ne changerait rien au fond du problème:  La Ville ne doit pas faire de commerce, ce n'est pas son rôle.

Faire de tels «investissements» avec l'argent des contribuables est inadmissible. Le fait que la Ville prévoyait vendre les terrains deux fois moins cher que l'offre d'achat acceptée démontre bien l'impossibilité de prévoir les résultats dans de tels cas.  Il y avait autant de chance que l'offre fût été deux fois moindre.  La récession aurait pu être beaucoup plus catastrophique pour nous.

L'autre problème est que la Ville se place en conflit d'intérêt; particulièrement dans le cas qui nous concerne puisque la transaction ne sera pas complétée avant 15 ans et que la Ville s'est engagée avec un seul groupe de promoteurs.

Avec le plan initial de Richard Goulet, la Ville était sensée aller en appel d'offres chaque année pendant les 20 prochaines années, laissant la chance à tous de profiter du développement.  Le conseil vient tout juste d'aller à l'encontre de cette philosophie en promettant la vente des terrains pour les 15 prochaines années à un seul groupe de prometteurs.

Sachant que le paiement des prometteurs dépendra de leur succès dans leur développement, est-ce que le conseil sera moins objectif lorsqu'il examinera leur dossier?  (avant de répondre à la question, songez au fait que dans les 15 prochaines années Granby verra 4 conseils différents qui nous sont encore inconnus à ce jour)

Est-ce que les autres promoteurs pourraient accuser la Ville d'être en conflit d'intérêt et l'amener en cour?  On a qu'à regarder les évènements actuels (golf Miner et développement Quévillon) pour comprendre que c'est possible.   Même si cela se fait à tort, la Ville devra tout de même se défendre et ce sera des frais supplémentaires à soustraire aux profits qu'on nous fait miroiter.

Malheureusement, les terres Miner, ce n'est pas terminé.

vendredi 15 octobre 2010

PGMR Haute-Yamaska

Le maire de St-Alphonse, Clément Choinière, a réagi aux tarifs des écocentres pour la MRC.  Tout d'abord, notons le temps de réaction assez lent de M. Choinière.  Les maires ont bien raison de dire qu'il est minuit moins une dans ce dossier.  Malgré tout c'est mieux que son temps de réaction dans le dossier du départ de Bromont pour la MRC de Brome-Mississiquoi, alors qu'il avait réagi après que le dossier fût clos.

Mais être lent à réagir ne signifie pas que la réaction n'est pas pertinente.

40 $ par porte par année pour gérer deux écocentres.

Lorsqu'on compare aux coûts des vidanges de notre compte de taxes, ça semble beaucoup.  Surtout lorsqu'on compare avec le maigre 13 $ par année de Châteauguay.  Mais notre maire Richard Goulet amène un bon point:  nous serons propriétaire des sites.  Ceci signifie que la différence (27 $) sert à payer les emprunts pour les immobilisations.  Donc, un jour, ces coûts devraient disparaître.  En théorie, étant propriétaire des lieux, cela devrait signifier une baisse des coûts (disons 10 $ au lieu de 13 $).   Si on paye 27 $ supplémentaires pendant seulement 3 ans (81 $ au total), cela nous prendra 30 ans pour reprendre notre argent avec notre 3 $ d'économie par année!  Même si en bout de ligne on pourra se vanter d'être propriétaire de nos écocentres, quelle valeur auront-ils dans 30 ans alors que les normes gouvernementales dans ce domaine se resserrent à tous les 10 ans?

Étant donné le manque d'information sur le sujet, ces chiffres ne peuvent que donner une idée, car on ne connait pas la qualité du service de Châteauguay versus celui que nous aurons à la MRC, ni les conditions d'emprunt (il semblerait que c'est un détail pour la majorité d'entre nous).  Mais malgré tout, calculez-le comme vous le voulez, ça semble cher pareil et un questionnement s'impose.

Le PGMR

Tout ceci m'a amené à revoir le Plan de Gestion des Matières Résiduelles (PGMR) qu'on nous avait servi au mois de mars 2009.  Vous vous souvenez, lorsqu'il y a eu des consultations publiques pour nous informer du projet de tri-compostage?

Dans ce plan, on nous parlait déjà des écocentres:

7.1.4 Les éco-centres

L’aménagement d’un éco-centre à Waterloo (voir section 5.3.2) est prévu pour le courant de l’année 2009. Il est destiné à desservir les citoyens de la partie est du territoire de la MRC, plus particulièrement les populations de Waterloo, Shefford et Saint-Joachim-de-Shefford.

(...)

La MRC maintient son objectif d’aménager un second éco-centre dans la partie ouest de son territoire. Le site n’a cependant pas encore été déterminé, ni l’envergure de l’éco-centre en question. Ce projet sera cependant reconsidéré une fois que l’on aura réglé la question de la mise en valeur de la fraction organique des ordures ménagères (tri-compostage ou collecte de la troisième voie).

Comme on peut le voir, le site et l'envergure du 2e écocentre n'étaient même pas connus à l'époque.  Malgré tout on nous avait avancé des chiffres sur les coûts de nos vidanges.  Revoyons rapidement ces chiffres qui datent d'à peine deux ans:


Notez que les coûts des écocentres ne semblent pas être inclus dans cette analyse.  On devra donc y ajouter le 40 $.  Les prévisions pour 2010 nous donnent une facture de 149 $ (si on ajoute la TPS et la TVQ, car les taxes ne sont pas incluses, cela donne 168 $).  Or, si vous regardez votre compte de taxes à Granby, vous verrez que les vidanges vous coûte 180 $ cette année.

Mais il y a pire.  Pour ces scénarios, on s'est basé sur les prix du diesel à 1,56 $/litre de juin 2008, en prévoyant qu'il augmenterait de 20 ¢ chaque année entre 2009 et 2013.  Ce qui signifie que pour 2010 , on estimait le diesel à 1.96 $/litre.  On est loin de la réalité et nous sommes toujours en-dessous du coût réel.

Alors quelle est la validité de ces prévisions?  Si vous vous souvenez bien, on avait comparé les coûts du tri-compostage à deux autres scénarios, soit le bac brun avec traitement à Granby ou à Bury.  À la lumière de toutes ces mauvaises prévisions, comment peut-on être sûr que nous sommes toujours dans la bonne voie avec notre PGMR?

Ne serait-il pas intéressant que le 1,50 $ pour le poste budgétaire « Communication» servent à nos élus pour nous tenir au courant de l'évolution des dossiers?  Ne serait-il pas intéressant que nos journalistes nous tiennent au courant de ces dossiers en posant les bonnes questions et en nous montrant ce qui se fait ailleurs?


vendredi 8 octobre 2010

La facture du pont Mountain

Les coûts du pont Mountain, selon la Ville, sont maintenant publics.

Que dire de plus?  Il n'y a pas beaucoup de surprise.  J'ai écrit une quinzaine de blogs faisant mention du fiasco scandaleux qu'est la reconstruction du pont Mountain.  Je vous invite à les relire, mais plus particulièrement les deux que je préféré:

Pont Mountain et stationnement étagé

Emprunter, ce n'est pas payer

jeudi 7 octobre 2010

Le dynamisme d'une ville

Beaucoup de gens trouve que Richard Goulet a instauré un dynamisme à la ville de Granby, alors que  j'ai toujours prétendu le contraire.  Ces personnes voient du dynamisme parce qu'ils le voient faire de grands projets comme le pont Mountain ou l'aréna.  Si ça bouge c'est donc du dynamisme.

Mais ils ont tort.  Pour être dynamique, il n'y a pas que ce que l'on fait qui compte, il y a la manière pour atteindre nos objectifs qui est tout aussi importante. Je dirais même que c'est plus important et de beaucoup.

N'importe qui peut être élu maire, augmenter les taxes et les emprunts pour construire des infrastructures ou donner des services.  Ça ne requiert aucun talent particulier, surtout si on a une équipe de fonctionnaires compétents pour effectuer ou superviser le travail.  La raison pour laquelle cette méthode n'est pas dynamique est que, au mieux, on obtient ce pourquoi on a payé, et au pire, on reporte les problèmes de financement à plus tard (grâce aux emprunts).

Alors, qu'est-ce qu'un maire devrait faire pour créer ce dynamisme?  C'est une question qui est très difficile à répondre avec des mots  parce qu'il n'existe pas de recette magique et ça ne s'apprend pas dans un cours à l'école; c'est une attitude, un état d'esprit.  Mais si j'aurais à le définir ce serait ainsi:

«Une société est dynamique lorsque les gens qui la compose y contribue volontairement.» 

Par conséquent, réaliser des projets à l'aide de taxes ou d'emprunts (qui sont les taxes du futur) ne constitue pas une contribution volontaire de chacun des donateurs et c'est pourquoi les élus qui en abusent ne sont pas des dirigeants dynamiques.  Pour réussir à convaincre les gens de participer volontairement, ça prend une vision (une vraie) et on se doit d'être capable de  la faire apparaître dans l'imaginaire des gens.

La meilleure façon de l'expliquer, c'est par la présentation d'exemples.  Et aujourd'hui, il y en a deux présentés dans La Voix de l'Est que j'aimerais partager avec vous.

La mairesse de Bromont en Suisse

Pauline Quinlan s'envolera pour la Suisse pour participer à l'assemblée générale de l'Association internationale des maires francophones.  Les dépenses sont assumées par la Fédération canadienne des municipalités, l'organisme qui la déléguée pour cette assemblée.

Déjà que la mairesse d'une petite municipalité de 6 000 habitants soit choisie pour représenter le Canada au niveau international et ce, sans qu'il en coûte un sous à ses contribuables est un exploit digne de mention.  Mais il y a plus.

Le thème de cette assemblée sera Villes et universités au service du développement local.  Une municipalité de 6000 habitants qui va parler d'université, c'est tout un tour de force.  Pourtant dans la région, c'est Richard Goulet, maire de la plus grande ville entre Montréal et Sherbrooke, qui nous parlait d'implanter une université à Granby.  Un projet dont il ne parle plus puisqu'il n'avait aucune vision sérieuse à ce propos.  Mais pendant ce temps, à Bromont, on ne tergiverse pas, on ne fait pas des promesses en l'air; on agit.  Résultat: le premier ministre du Québec a, en personne, annoncer un investissement de 200 millions $ dans la recherche universitaire à Bromont et aujourd'hui c'est la mairesse de cette municipalité qui nous représente à l'international.

Est-ce qu'on peut en vouloir à Richard Goulet de ne pas être du calibre de Mme Quinlan?  Non.  Il n'est pas nécessaire de faire des choses exceptionnelles pour bien gérer.  Mais lorsqu'on a des personnes exceptionnelles qui nous entourent, la moindre des choses c'est de savoir reconnaître le talent et de s'allier à eux.  Or, Richard Goulet et Pauline Quinlan ne peuvent pas se sentir.  Mme Quinlan a peut-être ses torts dans tout ça, mais c'est Granby qui en paye le prix, notamment avec le départ de Bromont vers Brome-Mississiquoi, et c'est pourquoi c'est Richard Goulet qui doit mettre de l'eau dans son vin afin que l'on ai de bonnes relations avec notre voisine.

Aréna de Stanstead

Le fameux aréna Pat Burns, l'aréna de Standstead.  On ne parle que de ça.  Mais qu'est-ce que cet aréna a de si différent? Un aréna de 9 M $.  Puis après? On évalue à 19 M $ celui présentement en construction à Granby.   On nous dit qu'on réalise un tour de force dans les délais de construction.  Et pourtant, Granby ne fait pas la manchette provinciale ou même régionale pour tout ça.  Quelle est la différence?

La différence, c'est que pour l'aréna de Stanstead, toute la municipalité y participe et ce, volontairement.  Il y a présentement une campagne de financement pour cet aréna qui a recueilli 2 M $.  Leur objectif est d'amasser 3,5 M $, soit 39% des coûts.  C'est ça un véritable PPP.  Lorsqu'une communauté montre autant de détermination, on ne peut rien leur refuser.

Par opposition, à Granby, on n'a même pas présenté le projet à la population.  Le seul argument pour le construire était qu'on ne pouvait pas passer à côté d'une subvention.  À une réunion du conseil, j'avais discuté avec un de ceux qui supportait le conseil à investir dans l'aréna.  Il était préparé, avec des exemples d'arénas récemment construits ainsi que leur coût, tout ça afin de justifier le coût de notre aréna.  Un de ses exemples était l'aréna de Rivière-du-Loup (de mémoire, au coût de 15 M $).  Je lui ai fait remarquer que pour cet aréna, il y avait eu une campagne de financement où il y avait eu 1  ou  2 M $ d'amassés parmi la population.  Faisant référence à l'aréna de Granby, il me répondit: « 1 M $ sur 19 M $, c'est rien!»

Et c'est là tout le problème à Granby.  C'est ce qui défini le manque de dynamisme de la Ville.  Pas celui des citoyens qui y habitent, mais celui de la communauté.  C'est la raison pour laquelle Granby ne sera jamais citée en exemple en continuant sur la voie sur laquelle elle s'est lancée.  C'est la raison pour laquelle Granby ne fait la nouvelle que lorsqu'il y a de la controverse.

C'est la raison pour laquelle Richard Goulet est maire de Granby.

mercredi 6 octobre 2010

La rue Bertrand

Des citoyens réclament un arrêt obligatoire à l'intersection de la rue Bertrand et St-Jude Nord.

Le problème est que cette intersection est trop près de celle de la 139 et cela rendrait la distance entre les feux de signalisation et l'arrêt trop petite selon les normes.  (Cette norme n'avait pas empêchée le conseil d'installer les feux de signalisation en face du Riverain sur la rue Principale qui sont trop près de ceux du pont, mais le ministère des Transports (responsable de la 139) est beaucoup plus professionnel et exigeant que notre conseil).

Il semblerait que la circulation est trop rapide à cet endroit et ceci semble être un problème difficile à règler pour notre conseil.  Pendant la séance même, j'ai pensé à la solution suivante:  installer un terre-plein dans le centre de la rue St-Jude, juste en face de la rue Bertrand.  Ceci aurait 2 effets.  Le premier est que le rétrécissement de la rue créerait un ralentissement du trafic, et le deuxième est que cela obligerait les gens sortant de la rue Bertrand à tourner à droite et on ne pourrait plus entrer dans la rue Bertrand en traversant la rue St-Jude (c.-à-d. en tournant à gauche).  L'ajout d'une traverse pour piéton augmenterait l'efficacité, mais c'est problament trop près de l'intersection de la 139 aussi pour être dans les normes.

Alors je me suis rendu sur place pour constater le problème et voir la faisabilité de cette idée et je n'y vois pas d'inconvénient majeur.  Une fois sur place, j'en ai profité pour vérifier autre chose.  Lors de la séance de lundi dernier, Richard Goulet nous disait qu'il était déjà au fait du problème et que la solution idéale serait de faire une autre sortie de la rue Bertrand vers la rue Bourassa:

«Ce n'est pas évident.  Le problème c'est aussi qu'il n'y a pas eu de prévision dans le passé pour faire déboucher la rue Bertrand sur la rue Bourassa.  Et là, il n'y a plus de terrains libres sur Bourassa.  On se retrouve avec un immense cul-de-sac sur la rue Bertrand» explique le maire.

À l'assemblée, il parlait même qu'on devrait exproprier et démolir un immeuble multi-logements pour ce faire; un scénario innaceptable puisque certains l'accuseraient de gaspiller l'argent (Je me suis senti un peu visé!).   Voici comment Richard Goulet nous explique la complexité de ce problème:

«Il va falloir regarder avec le ministère des Transports pour voir ce qu'on peut légalement faire.  Il faut qu'on suive les normes.  On va regarder ça très sérieusement.  On va soumettre le dossier au comité de circulation.  On va regarder pour trouver quelque chose de satisfaisant.  On va trouver une solution, mais elle ne sera pas facile...»

Bref, regardons le gros «problème» de faire déboucher la rue Bertrand sur la rue Bourassa.  Notons que les rues Bertrand et Bourassa sont parfaitement alignées l'une par rapport à l'autre.

Voici la vue de la rue Bourassa:


Ce qui est entouré en rouge c'est la rue Bertrand de l'autre coté de la haie.  Notez qu'il n'y a aucune construction sur la rue Bourassa, en fait, il n'y a qu'une dizaines de pieds entre la rue et la haie.

Voici la vue de la même haie, mais de la rue Bertrand:


Ce qui est entouré en rouge c'est la rue Bourassa de l'autre coté de la haie.  Et qu'est-ce qu'il y a entre la rue Bertrand et la rue Bourassa? Un stationnement! Pardon, une entrée de stationnement.  Le stationnement (d'environ 30 places) se trouve sur la gauche, entre l'immeuble gris (celui qu'on aperçoit sur la photo de la rue Bourassa) et la haie.  Prendre cet espace pour faire une rue n'enleverait qu'environ 4 places de stationnement et l'espace de 2 conteneur à déchets, facilement relocalisable.  Faire le petit bout de rue entre les deux doit coûter environ 50 000$ (mettons 100 000 $ avec l'administration actuelle) .  En fait, si ce serait un particulier, en enlèvant la haie, il y a environ 10 à 20 pieds d'asphalte à faire et nous sommes dans la rue Bourassa!

Alors, sachant que Richard Goulet était déjà au fait du problème et qu'il nous dit qu'il n'y a plus de terrains de libre sur la rue Bourassa et qu'on doit faire de la démolition, je suis d'accord avec lui:

Y'a des gens qui disent des faussetés.


mardi 5 octobre 2010

Tout ce qui manque c'est du leadership

Il n'y a pas si longtemps, le conseiller Yves Pronovost se questionnait à savoir s'il était équitable de donner 275 000 $  à la ferme Héritage Miner, une augmentation de 100% de leur financement, déjà très élevé comparé aux autres OSBL.

Hier, c'était au tour de Mme Jeanneau d'y aller avec un questionnement qui en disait long sur le fonctionnement du conseil.  Elle s'est opposée à ce que la Ville soumette une demande auprès du ministère de l'Environnement concernant le pont flottant de la nouvelle piste cyclable.  On le sait, être contre cette piste cyclable est ce qui l'a aidée à se faire élire.  Mais voici les raisons qu'elle a invoquées pour justifier son opposition:
  • Elle n'a jamais eu de réponse face aux coûts reliés à l'entretien du pont flottant (démontage, entreposage, ré-installation à chaque année)
  • Elle se questionne à savoir s'il n'est pas plus pertinent d'investir dans un pont fixe, plus coûteux, mais utilisable 12 mois par année

Notez que ce projet a débuté avant l'élection de Mme Jeanneau, alors elle n'était pas là lorsque les décisions se sont prises.

Ce qui est très révélateur de ce qui se passe (ou ne se passe pas) derrière les portes closes, c'est que personne n'a su répondre à Mme Jeanneau.  Elle demande la question de base de tout projet:  «Quels seront les coûts d'entretien?»  Pas de réponse.  Elle demande à voir une étude de comparaison.  Toujours pas de réponse.

Comme se fait-il qu'il n'y avait pas un conseiller ou une conseillère ayant participé à la prise de décision, pour lui dire (et rassurer la population du même coup): «Mme Jeanneau, nous avions étudié à l'époque tel et tel scénarios et nous avions choisi le pont flottant pour telle et telle raisons.»  Non, le silence règnait à la table du conseil.

Le simple fait qu'elle soulève les questions en séance publique démontre qu'on n'a pas pu lui fournir des documents pertinents aux séances préparatoires.  Ce qui signifie que ces questions n'ont jamais été posées.

Tout ceci vient confirmer ce que j'ai toujours crû qu'il se passait au conseil: Des projets ficelés à la hâte, sans poser les questions que tout bon gestionnaire devrait se poser.  Ceci explique pourquoi on a découvert 50 acres de terres humides sur les terres Miner APRÈS l'achat.  Pourtant, elles ne sont pas apparues subitement et ce n'était pas difficile de faire le tour du terrain AVANT l'achat pour s'assurer de la valeur de ce qu'on achetait.  Ceci explique aussi pourquoi on n'avait jamais étudié un scénario à 4 glaces pour l'aréna, alors que tout en démontre la nécessité aujourd'hui.

Tout ceci pour dire que les personnes qui sont au conseil sont capables d'agir correctement.  Il suffit de leur en laisser la chance.

Tout ce qui manque au conseil, c'est du leadership qui saura sortir le meilleur de nous-même.

samedi 2 octobre 2010

Voirie: Hausse de 27% des coûts à Granby

Voilà un titre accrocheur digne d'une première page.

Mais non, il n'y a rien en page 1; tout est relégué à la page 8.  Je ne peux même pas faire un lien vers le site internet de La Voix de l'Est puisque cette nouvelle n'est pas là.  La cause est évidente: ce n'est pas un sujet qui préoccupe les Granbyens.

4378 $ par kilomètre de voie en 2009.  Soit 10% de plus qu'à Saint-Hyacinthe et 75% de plus qu'à Drummondville!

Notez que ceci n'a rien à voir avec la quantité de travaux que nous faisons ou l'inflation: En 2009, 1 kilomètre de rue à Granby équivalait à 1 kilomètre de rue à Drummondville.

Et si nous faisions tant de rues qu'on nous le dit, ne devrions-nous pas négocier un "prix de gros"?

Pourtant tout ceci était prévisible depuis longtemps.  Même un candidat aux dernières élections (Jean-Claude Duchesneau) avait dénoncé les augmentations des coûts de l'administration Goulet, chiffres à l'appuie.  Si je me souviens bien, Richard Goulet nous servait à l'époque sa phrase fétiche: «Il y a des gens qui disent des faussetés.»

Qui raconte des «faussetés» à la population?

Dette

Toujours dans le même article, on nous parle de dette.  En 2007, 7.66% de nos revenus servait à rembourser notre dette. 2 ans plus tard, nous sommes rendus à 11.18%.

Si vous êtes choqué par cette hausse, il y a pire.  Ce que l'article ne dit pas c'est que les revenus ont aussi été à la hausse de 2007 à 2009 (augmentation des taxes et des contraventions, notamment), ce qui signifie que le 11.18% est calculé à partir d'un plus gros montant que le 7.66%.  En payant trop cher pour nos infrastructures, cela améliore l'image de notre maire!

«Nous sommes en deça de bien des municipalités, dit le maire Goulet.  Nous ne sommes pas considérés comme une ville qui a des problèmes financiers.»

Avec ces propos - où notre maire aime bien se comparer avec les pires plutôt que les meilleurs - on peut imaginer que Richard Goulet ne réagira que lorsque la Ville de Granby aura dépasser la limite.  On peut s'attendre à ce que ça arrive le jour où il décidera de passer le flambeau à quelqu'un d'autre.  Quelle générosité!