mercredi 30 décembre 2009

Le budget mal digéré?

Est-ce que le budget aurait mal passé?

Lorsqu'on lit les commentaires sur ce blog de Michel Laliberté, on a l'impression qu'une certaine frustration commence à s'extérioriser.

À la défense de M. Laliberté, n'oubliez qu'il couvre les événements, il ne les fait pas.  Si nous voulons que lui et ses confrères/consoeurs parlent d'affaires municipales, il faudra que la population granbyenne fasse plus de bruit à ce sujet et cesse d'être aussi complaisante et consentante .

jeudi 24 décembre 2009

Prévoir pour l'avenir

Pour l'année 2010, sur les 80¢ que nous payerons sur le compte de taxes, 12¢ serviront à payer des dépenses de 2007-2008-2009, soit les dépenses faites dans le passé, plus des intérêts.  Donc, nous ne dépensons que 68¢ pour nos dépenses courantes.

J'ai toujours prétendu qu'au lieu de dépenser 12¢ pour les dépenses passées, il serait beaucoup plus sage de dépenser 12¢ pour les dépenses futures, soit de mettre de l'argent de côté au lieu d'emprunter.

Non seulement nous n'avons pas à payer d'intérêts (environ 3,5¢ qu'on doit RETRANCHER sur les 12¢ payés) mais l'argent mis de côté rapportera des intérêts (environ 2,5¢ qu'on doit AJOUTER au 12¢)

C'est pourquoi j'ai toujours préconisé que les gouvernements devaient commencer à mettre de l'argent de côté à partir du moment qu'ils  planifient faire un nouveau projet.

Et bien, c'est possible de le faire.  Dans un article sur les écocentre de Waterloo et de Granby prévus pour 2010, on peut lire ce qui suit:

"En 2009, Shefford a ajouté un montant de 40 $ sur le compte de taxes des résidants pour financer le projet d'écocentre."

"Waterloo a aussi pris de l'avance en 2009 en amassant 80 000 $ auprès de ses contribuables pour l'écocentre."

La raison pour laquelle ces municipalités ont amassé cet argent, c'est parce qu'elles croyaient réaliser le projet en 2009.  Peu importe, elles viennent quand même de prouver qu'il est possible de mettre de l'argent de côté sans imposer un fardeau énorme sur les citoyens. 

En fait, l'intention de faire un écocentre est connue depuis 2005.  Donc dès 2005, ces municipalités aurait pu mettre de l'argent de côté.  Même si elles ne savaient pas les coûts finaux du projet, elles savaient quand même qu'il y avait des coûts à prévoir.

Parfois les projets ne se réalisent pas.  Que faire avec l'argent amassé?  La réponse nous vient tout simplement du maire de Shefford:

«Ce montant fait actuellement partie de notre surplus»

mercredi 23 décembre 2009

Faire mieux en terme d'endettement

J'ai trouvé cet article aujourd'hui:

Dette: seule Saguenay faisait mieux que Sherbrooke

En voyant ce titre, je suis certain que Richard Goulet croit que si Saguenay "fait mieux" en matière d'endettement, c'est que Saguenay est plus endetté que Sherbrooke car, selon lui, une dette c'est un investissement, donc plus on a de dettes, plus on s'enrichi.

La réalité est tout autre.  En fait, Sherbrooke se compare fièrement avec Saguenay, la ville la moins endetté parmi les grandes villes du Québec.  Les Sherbrookois célèbrent le fait qu'ils se rapprochent du meilleur: La ville qui a le moins de dettes.

Je m'imagine Richard Goulet lisant cet article en se grattant le fond de la tête, découvrant ces drôles de personnages que sont les Sherbrookois.

mardi 22 décembre 2009

Le handicap granbyen

"Ceux qui ne voient pas tout ce qui s'est fait dans les rues, les parcs et ailleurs en ville, c'est parce qu'ils sont aveugles ou parce qu'ils sont de mauvaise foi"

- Richard Goulet

Voilà comment notre bon maire considère la majorité de la population qui a voté contre lui aux dernières élections.

Malheureusement, je me dois d'être en accord avec lui sur un point concernant ces gens:  ils sont victimes d'un handicap.  Mais ils ne sont pas aveugles, ils sont muets.

Les 6 et 7 janvier prochains, il y a aura un registre à signer concernant l'emprunt de 13 M$.  Espérons que d'ici ce temps-là, ces 51% de la population de Granby auront eu une guérison miraculeuse et s'exprimeront enfin avec courage et conviction.

dimanche 20 décembre 2009

Commandites du 150e

Aujourd'hui je ne voulais que vous faire un étalement de plusieurs faits qui sont en train de se développer à Granby et ailleurs au Québec.

D'abord, je vous invite à visionner le reportage de l'émission Enquête du 15 octobre dernier.

Ensuite, je vous énumère la liste des commanditaires privés des fêtes du 150e de Granby:

  1. BPR
  2. Teknika-HBA
  3. Favreau-Blais
  4. Cima+
  5. Sintra
  6. Le groupe SOTER
  7. Bertrand Ostiguy Inc.
  8. Gératek
  9. Raymond Chabot Grant Thornton
  10. IBM
  11. Bell
  12. Estrie Toyota
  13. Hyundai Granby

Ceux en caractère gras sont toutes des compagnies d'ingénierie, de construction ou d'architecture.  Ces dernières années, elles ont toutes participé aux fabuleux projets de la Ville de Granby.  Je dirais qu'environ trois d'entre elles n'ont même pas de bureau à Granby (ou n'en avait pas jusqu'à tout récemment).

De plus, je vous invite à garder l'oeil ouvert cette semaine sur les projets de la Ville de Granby pour les trois années à venir. Plus tard, vous pourrez vous intéresser aux soummisionnaires pour ces projets.

Dans cette liste, il y a ceux qui ont construit le pont Mountain.  Vous savez ce pont qui avait été évalué à 4,3 M$ par nos fonctionnaires municipaux mais dont la soumission acceptée par nos élus s'élevait à 6,7 M$ et ce, sans jamais faire d'enquête sur cette énorme différence?  Vous savez ce pont que le Ministère des Transports aurait dû payer à 100%, mais qu'il a refusé de faire parce qu'il jugeait que le vieux pont était encore en bon état et que le nouveau était trop gros pour nos besoins?

Pourquoi est-ce qu'en regardant les fêtes du 150e et leurs commaditaires, je me sens comme si un concessionnaire automobile me remettait un porte-clés après lui avoir acheté une voiture neuve dont je n'avais pas besoin?

samedi 19 décembre 2009

La saga Terres Miner

Si vous suivez ce blog, vous vous êtes probablement aperçu que je n'ai jamais parlé de l'offre d'achat des terres Miner qui s'élève à 11,5 M$.  Ce n'était pas que je n'avais pas d'opinion, mais seulement qu'elle était difficile à exprimer publiquement sans porter atteinte à des réputations.

Grâce au travail de nos journalistes, je peux aujourd'hui en partager un peu avec vous.

Je voudrais tout d'abord partager avec vous ma toute première lettre concernant le conseil de Ville qui a été publiée dans La Voix de l'Est.  Je ne me souviens plus de la date de parution, mais mon fichier texte à été créer le 28 octobre 2006.  À l'époque, jamais je n'aurais imaginé dans quel engrenage je me mettais les doigts!  L'important, c'est surtout le dernier paragraphe que j'ai mis en caractère gras et italique pour vous.

Un véritable projet communautaire


Quelle ne fût pas ma surprise lorsque, ce samedi, j'ai lu l'article concernant les nouveaux logements sociaux à Cowansville. Normalement, je suis toujours contrarié par la dilapidation des fonds publics dans ces projets. Mais cette fois je me réjouis; car, enfin, je vois ce projet comme étant vraiment communautaire.

Non seulement ce projet vient en aide à des gens qui ont de réels besoins spécialisés, et qu'il permet aussi de libérer nos hôpitaux; mais en plus toute la communauté s'y est investie. Ce qui me semble être primordial dans un projet "communautaire". Mes plus sincères félicitations vont à cet entrepreneur et ce notaire qui ont accepté de donner directement à ceux dans le besoin (en diminuant leurs honoraires). Mes félicitations aussi au conseil municipal, qui a saisi l'opportunité de revaloriser un terrain déprécié (un terrain saisi pour les taxes) et qui a injecté un montant d'argent raisonnable, directement dans le projet.

Et, la cerise sur le sundae, ce projet revient à environ 80 000$ par logement; mieux encore, des logements adaptés! Même les logements sociaux qui doivent être bâtis à Granby ont été annoncés pour des coûts de plus de 145 000$ par logement (3.5 millions $ pour un 24 logis).

Vraiment, je ne vois que des gagnants dans ce projet, payeurs de taxes compris!

J'aimerais avoir un conseil municipal comme celui-là dans ma ville, un conseil qui a une véritable vision communautaire. Parce que semer l'argent aux quatre vents à coup de millions n'a qu'un seul bon côté, ça nous donne bonne conscience. Le mauvais côté, à moyen et long terme, est que ça encourage le gaspillage, voire même la corruption.

Denny O'Breham
Granby

Ce texte représentait ce que je pensais de la vision de M. Goulet et où elle nous mènerait.  La raison pour laquelle j'avais écrit ça, c'est parce que lorsqu'on sème l'argent à tous vents, vous pouvez être certain qu'il y aura des êtres douteux qui s'amèneront pour la ramasser.  Nous sommes aujourd'hui 3 ans plus tard et voici un extrait du texte de M. Laliberté, journaliste à La Voix de l'Est, qui nous décrit une nouvelle compagnie qui veut veut faire des affaires avec la Ville de Granby:

"Le nom de Construction F. Catania, qui se spécialise aussi dans les gros travaux d'infrastructures telles les routes, est également lié aux soupçons de collusion avec d'autres compagnies oeuvrant à Montréal et Laval dans le secteur de la construction. De 2005 à 2009, La Presse révélait cet automne que 16 entreprises ont décroché 46 % des contrats de travaux publics à la Ville de Montréal. Valeur de ces contrats: 471 millions de dollars.

Durant cette période, Construction F. Catania a obtenu des contrats totalisant 72,2 millions de dollars de la part de la Ville de Montréal.

Menaces de mort et mafia

La Presse rapportait également que le président de Construction F. Catania, Paolo Catania, a été accusé le 11 septembre de menaces de mort, de tentative d'extorsion et de harcèlement. Sa victime alléguée est Elio Pagliarulo, un homme d'affaires de Montréal. Il devrait 1,4 million de dollars à M. Catania.

Le fondateur de Construction F. Catania, Frank Catania, a des accointances avec des membres de la mafia de Montréal. La GRC l'a filmé en 2005 dans un café alors qu'il était en présence de Nick Rizzuto, considéré comme le patriarche de la mafia.

Notons que Construction F. Catania a dû payer en 1995 une amende de 150 130 $ pour une fraude fiscale impliquant de fausses factures et de l'argent liquide, selon l'enquête de La Presse."

Que la Ville de Granby accepte leur offre ou non n'a pas d'importance.  Ce qui compte c'est de noter qui sont ces gens qui s'intéressent à faire des affaires à Granby, et plus particulièrement avec la Ville elle-même.

Pour ceux avec qui j'avais déjà partagé mon opinion en privé, je vous invite à relire le courriel que je vous avais envoyé le 18 octobre dernier, c'est frappant comment la réalité se rapproche de plus en plus de mes théories!

Pour les autres, je vous invite à lire mon blog de demain pour vous faire vous-même une idée.

dimanche 13 décembre 2009

Éviter l'endettement selon l'ACEF

Aujourd'hui, je lisais Le Plus et j'ai bien apprécié l'article Fêter sans s'endetter.

Dans cet article il y a une solution proposée pour éviter de s'endetter pour les achats des fêtes et ça va comme suit:

L'ACEF Montérégie-Est propose quelques pistes de solutions pour éviter de succomber à la tentation de crouler sous le surendettement.  En fait, l'organisme propose de faire exactement l'exercice inverse du remboursement d'un solde de carte de crédit, mais sans les intérêts: l'économie.

"Ceux qui tiennent à offrir des cadeaux auraient tout intérêt à établir un budget des fêtes, mais quelques mois avant le 25 décembre, explique Roger Lafrance.  Ce faisant, ils auraient amplement le temps de mettre l'argent nécessaire de côté pour payer la facture."

Ceci pourrait être un excellent résumé du document d'une vingtaine de pages que j'ai déposé au conseil le 16 novembre dernier, intitulé Payer comptant.  La seule différence entre faire les paiements avant et après les achats, est que ceux effectués après les achats ont des intérêts en plus.  Donc, si on a les moyens de faire des paiements après les achats, il est encore plus facile de les faire avant les achats, soit d'économiser. Et comme les Fêtes reviennent à chaque année et à la même date, c'est difficile de dire qu'on a été pris par surprise.  La même logique s'applique pour les infrastructures d'une ville:  une rue ne se détériore pas du jour au lendemain et le besoin pour un nouvel aréna n'apparaît pas subitement non plus.

Une nouvelle suggestion:  Il devrait être obligatoire pour tous les membres du conseil de suivre un atelier organisé par l'ACEF sur la préparation d'un budget.  L'organisme peut être joint au (450) 375-1443.

vendredi 11 décembre 2009

Une première expérience réussie

Quelquefois, je me demande quels sont les critères utilisés par les gens pour déterminer le succès.

Dans La Voix de l'Est aujourd'hui on se félicite de l'expérience Écolovélo, ces bicyclettes usagées données par la Ville (autrefois vendues à l'encan), réparées par les jeunes de de l'auberge Sous mon toit, et servant à offrir un service communautaire de prêt gratuit.  On en fait même la page titre.

En lisant l'article, on apprend qu'il y a eu 644 utilisations à Granby cet été et 965 prêts au total en additionnant ceux de la Ville de St-Jean-sur-Richelieu et Farnham, deux autres villes desservies par les bicyclettes préparées dans les ateliers de Granby.

La Ville de Granby a donné 15 000 $ cette année et la Conférence des élus de la Montérégie Est a accordé 25 000 $.  Ceci est sans compter d'autres subventions salariales.

Si on fait le compte, chacune des 965 utilisations a coûté 41 $!  En ne comptant que les 644 prêts effectués à Granby et le seul montant de 15 000 $ on obtient tout de même la somme de 23 $ par utilisation.

Je ne dis pas que le programme doit être abandonné car ce programme va plus loin que le simple service communautaire, mais si ceci correspond à une expérience réussie, à quoi ressemble une expérience désastreuse?

Pourtant, dans le même journal, on peut y lire un article sur le transport en commun offert gratuitement aux cégepiens.  le cégep de Granby a payé la Ville de Granby la somme de 15 000 $ plus taxes pour donner l'accès gratuit à ses étudiants.  Après 14 semaines, soit un peu moins d'une demi-année, 4530 passages ont été enregistrés, soit 3,74 $ par passage.  on peut donc estimer que ce prix diminuera au moins de moitié après une année complète d'utilisation. Rappelons que le tarif normal pour un étudiants est 2,50 $ par passage.  Il est bizarre que ce ne soit pas cette nouvelle qui fit la première page.  Surtout que de mon point de vue de contribuable, ce programme nous donne 15 000 $ au lieu de nous coûter 15 000 $.

Enfin si le conseil trouve ce dernier projet merveilleux, je les invite à lire (où a relire) mon opinion sur le transport en commun à Granby.


mercredi 9 décembre 2009

Rue Simonds Sud: la courbe redressée en ... 2006?

Le redressement de la rue Simonds sera fait l'année prochaine. Mais saviez que ce projet avait été prévu pour 2006 par l'administration Racine? En effet, on avait fait une entente à l'amiable (et non une expropriation) avec le propriétaire du terrain nécessaire pour le redressement de la courbe et puis on avait décidé d'attendre après les élections pour finaliser la transaction. Malheureusement, Guy Racine ne fût pas réélu, ainsi qu'une bonne partie du conseil. Et, selon Richard Goulet, tout ce que l'ancien conseil avait fait était mauvais, il a donc décidé de ne pas poursuivre le projet. Le fait qu'on en parlait depuis des années, le fait que c'était le complément naturel du nouveau lien routier qu'on venait de construire, tout ça n'avait plus d'importance.

Le projet étant abandonné par la Ville, toutes les ententes prises avec le propriétaire ont tombées. le terrain est maintenant libre de toutes obligations et on peut bâtir sur ce terrain comme sur n'importe quel autre terrain. Réalisant son erreur, Richard Goulet décide de reprendre le projet. Mais voilà, il y a eu un changement de propriétaire et le nouveau propriétaire a d'autres projets pour ce terrain: des investissements immobiliers. Certains diront que le nouveau propriétaire, qui était un membre du conseil qui avait fait les négociations avec l'ancien propriétaire, savait que la Ville avait fait une erreur et qu'elle serait obligée de revenir à la charge avec une nouvelle offre et qu'il a voulu en profiter.  Peut-être. Certains diront qu'il a voulu se venger parce que Richard Goulet - en grand diplomate - a traîné le nom de sa famille dans la boue.  Peut-être.  Chose certaine, que ce soit lui ou un autre, le propriétaire avait le droit de faire ce qu'il voulait avec ce terrain, incluant des investissement immobiliers, et tout ça a été confirmé par le Tribunal administratif du Québec.  Une chose qu'un maire aurait dû savoir et comprendre.

Bref, le résultat est qu'au lieu d'avoir le terrain pour une chanson avec une entente à l'amiable, il nous en coûte maintenant 122 952 $ pour compenser les pertes possibles d'un projet qui existe, au mieux, que sur papier. N'oublions pas non plus tous les frais d'avocats liés à une expropriation et les quatres années perdues où on doit utiliser cette ridicule courbe.

Chapeau, M. Goulet! Un autre excellent exemple d'une bonne gestion de l'argent des contribuables. On comprend mieux pourquoi vous croyez qu'il est impossible de gérer avec un taux de taxes en deça de 80¢.

mardi 8 décembre 2009

Emprunter, ce n'est pas payer

Un titre qui semble évident, mais qu'on doit répéter encore et encore, car il est évident que la plupart des gens ne le réalisent pas. Deux choses à noter aujourd'hui concernant (encore) ce thème.

Premièrement, il y a cet article paru dans La Voix de l'Est le 26 novembre dernier concernant la construction du pont Mountain. Je n'en avais pas parler à cette date car je croyais le faire à la séance du conseil hier, mais j'ai eu un empêchement. Le titre de l'article en lui-même démontre bien l'ignorance et/ou l'insouciance des gens vis-à-vis l'endettement: "La Ville a déboursé 4,8 millions $". Le verbe "a déboursé" nous donne l'impression que le pont Mountain est maintenant chose du passé. Mais - j'ai vérifié - "débourser" signifie:

  • Acquitter une dette
  • Employer de l'argent pour faire un achat

Or, nous n'avons acquitté aucune dette, nous n'avons employé aucun argent, nous n'avons rien déboursé; nous avons emprunté. Les quelques milliers de dollars que chacun de nous avons donné en taxes ces dernières années - hormis peut-être un paiement ou deux - n'ont pas servi à payer le pont. Cette histoire est loin d'être terminée. Nous allons rembourser cette dette durant les 15 prochaines années. Mais en lisant le journal, on croirait que le conseil a réussi un tour de force en trouvant 4,8 M$ grâce à une gestion efficace des fonds publics. Je vous le rappelle: Ce n'est pas le cas.

Toujours dans cet article, il y a aussi cette autre affirmation que me chicote:

"La somme de 4,8 M$ est obtenue après avoir additionné tous les frais, ... "

Si on avait DÉBOURSÉ 4,8 M$, cette affirmation serait vrai. Mais comme on a EMPRUNTÉ, il y a les frais d'intérêts qui se rajoute et, malheureusement, on oublie toujours d'informer les gens à propos de leur valeur. Peut être que certains considèrent des frais de 1,5 M$ - 2,0 M$ comme étant anondin. Mais quand on parle d'investissement, il me semble que c'est important de connaître la valeur totale investie.

Tout ça pour dire que, en lisant cet article, on ne peut pas apprécier l'énorme différence entre la gestion des conseils précédents où, effectivement, nous DÉBOURSIONS les coûts d'achat et qu'un coût de 4,8 M$ voulait dire 4,8 M$ et non 4,8 M$ + 1,8 M$ d'intérêts. Mais donnons-nous encore un autre 4 ou 5 ans - le temps d'amasser quelques paiements - et nous saurons en apprécier toute la différence.

D'ailleurs, à ce propos, il est amusant de noter qu'avant les élections, Richard Goulet se vantait que notre taux de taxes était le même que celui du canton de Shefford. Pour 2010, Shefford abaisse son taux à 70¢, une chose pratiquement impossible à faire à Granby; tout ça à cause des paiements massifs pour les emprunts du passé (voir mon blog précédent).

***

Toujours en rapport avec le sujet du jour, il y a un commentaire de Pascal Bonin concernant les finances publiques qui me déconcerte. M. Bonin plaidant en faveur d'un taux de taxes à 75¢ pour 2010 - et je suis tout à fait d'accord avec une telle mesure - a affirmé, selon La Voix de l'Est, la chose suivante pour expliquer comment gérer la baisse de revenu de 2,5 M$ que cette mesure entraîne:

"Pour compenser, j'avais trouvé qu'on aurait pu reporter un projet d'emprunt de 1,7 M$. Le reste provenait de différentes sources"

Encore une fois, on mélange "emprunter" avec "payer comptant". Lorsque nous empruntons, nous n'avons pas besoin de débourser d'argent. Ce sont les années suivantes que nous effectuerons des paiements et, à ce moment, nous aurons besoin d'argent.

Si la Ville reporte un projet d'EMPRUNT, comme le suggère M. Bonin, il n'y a aucune économie à faire durant l'année en cours.

J'apprécie la présence de M. Bonin au conseil, mais il ne faut pas oublier qu'il est le conseiller qui nous représente dans le domaine des finances, celui qui pose les questions aux experts à notre place. Le fait qu'aucun autre conseiller opposé à cette mesure n'en ait fait la remarque est aussi inquiétant. Les conseillers comprennent-ils vraiment toutes les implications et les différences entre payer comptant et financer une dette?